dimanche 6 juillet 2008

la digestion du poète

Aux riches appartenait la poésie et le bon goût, aux pauvres appartenait la vulgarité. Puis les deux mondes finirent par se rencontrer grâce à l'expression libre, à l'émergence de l'importance du public, à la démocratie. Mais les pauvres continuaient d'être vulgaires et les riches d'écouter de la poésie. Puis le flou entre les classes sociales finit par dissoudre, grâce aux divertissements pour tous, les contours autrefois si net des cultures d'élites et des cultures populaires, ou pire encore, de la culture de mâaaaaaasse.
Pourtant il reste quelque chose de cette opposition, entretenue par le droit d'expression de tous. Dans certaines émissions de certaines chaînes, grâce à pipicacaprout et à quelques doigts tendus pour déconner, on arrive à démystifier de grandes idées comme le beau, la poésie, la musique "classique", bref, des trucs qui passent pour être à la vérité un peu chiant pour beaucoup de gens. Mais au lieu de le dire et d'assumer sa position anti-poésie, il suffira juste de péter.

Tuer la poésie par le vent des viscères reste la situation la plus utilisée pour rompre le charme des instants calmes et sérieux.

C’est un peu comme songer que les princesses font caca.

1 commentaire:

nuageenpantalon a dit…

Eh oui le bruit et l'odeur c'est de l'indéniable, de l'irréfutable, ceci dit je connais des virtuoses du système digestif, d'un lyrisme dantesque à la polyphonie sublimatoire dommage que comme bien souvent cela ne se passe que dans l'austère intimité d'une cabine de WC