mardi 28 décembre 2010

Interesting people sauce Monet

Au Grand Palais on peut se rendre compte par un effet de réalité ultra augmentée du problème des retraites en France. On peut aussi se rendre compte que la culture est une affaire de vieux mais pas que. Certaines familles d'obédience bourgeoise tentent de vieillir prématurément leurs enfants en bas âge en les amenant regarder des peintures de Claude Monet. Ce qui n'a rien pour heurter la sensibilité.
"mmmm, ça va faire du bien un peu de culture !" (Dixit un enfant) Miam.

On dit qu'il est possible d'être cultivé sans être intelligent mais on se trompe. Les visiteurs d'expo sont intelligents et ils y tiennent ! Ils y tiennent pendant trois heures sous la neige parce que y a pas de culture sans souffrance car l'intelligent souffre sa vie entière. Ils priviligient d'ailleurs l'intelligence collective au mépris de l'intelligence individuelle ce qui prouve qu'ils en savent long sur le sujet ! En effet ils s'encastrent les uns aux autres dans des files d'attentes négligeant consciemment le vide tout à côté, car ils savent qu'un trou noir est soumis à une force gravitationnelle qui les déchirerait tout sec !
Ils posent beaucoup de questions, prouvant ainsi le doute qui les assaille, marque première du philosophe ! Ainsi lorsqu'un visiteur demande "ça veut dire quoi complet", il exige une réponse quant à la différence entre les propriétés du vide en physique et celles du plein.
Malins comme tout, ils préfèrent tout de go savoir de quelles réductions ils pourraient bénéficier car ils le savent : trop bon trop con !
Ils s'inquiètent bien entendu de pouvoir se restaurer car un esprit sain dans un corps sain. Pipi caca avant tout car le cerveau est soumis au trou de balle et ça, les gens le savent bien.

Après cela, on aura eu une jolie sortie sympa, convaincu de son choix qui était déjà bien conseillé par la presse et dont on s'était fait une bonne opinion. Les enfants n'auront pas regardé la télé et ne deviendront donc pas des abrutis.
Oh, on n'en sortira pas plus cultivé, ni plus sensible, ni plus rêveur, on se sera contenté d'un excellent loisir culturel en compagnie de 6000 autres personnes à avoir eu la même idée du bon goût d'antan. Mais l'intelligence des visiteurs s'arrête bien avant de s'en rendre compte.

samedi 6 novembre 2010

oh, i'm not that kind of girl !

La liberté féminine consiste souvent, dans les grandes villes, en la possibilité de parler de sexe entre pin'co et de faire des réunions godemichets en buvant du thé au jasmin. Il parait que dans le domaine, les filles sont plus crues que les garçons qui se contentent négligement de préciser le degré de bonté de la dernière partenaire (elle était super bonne/bonasse).
Elles en rajoutent même en dédaignant coquettement la taille du pénis et en fichant une honte incurable à l'éjaculateur précoce et à l'impuissant à qui ça n'arrive pourtant jamais, jamais, jamais !
C'est donc ça une société libre et sans tabous ! oui ! c'est quand une fille bien peignée peut dire bite et sperme sans choquer (à la télé je veux dire...)
Libre et sans tabou !
Essayons donc d'introduire une conversation anodine sur les ragnagnas. Déjà on remarque que le mot "règle" ou "menstrue" (cela dit ce dernier évoque vraiment une affaire de bovin), ne sont pratiquement jamais utilisés. Parler de la couleur du sang menstruel au fil des jours, de la texture et mieux, de l'odeur de crevettier, provoque forcément du dégoût. On n'en parle pas, c''est trop dégueulasse ! Avoir ses règles chaque mois, c'est dégueulasse. Etre une fille, c'est dégueulasse.

Alors à moins d'être une artiste ou une fêlée, on se contentera de parler sperme, c'est plus propre.
Cela dit entre la machine à caca et la fossilisation des étrons, il y a un bon filon pour l'accrochage en galerie des serviettes usagées. A quand l'expo BNF...

dimanche 17 janvier 2010

le temps des bâtisseurs

La vérité, rien que la vérité : il n'y a que cinq catégories de gens qui travaillent : les médecins, les professeurs en plein cours, les responsables de la sécurité dans l'exercice de leur fonction, les producteurs (agriculteurs, ouvriers), les caissières.
S'il n'y avait eu que ces choix professionnels le monde serait plus simple pour les écoliers en devenir. Par quelle perversité se fait-il que le gros du travail soit représenté par le secteur des services, je n'en sais fichtre rien.
Le spectaculaire, le phénoménal, le quasi indescriptible travail de bureau. L'unique, celui rend fou la moitié des quadragénaires en pleine crise du temps pésent. Celui là même qu'on accuse de n'avoir aucun sens, aucune vertue, celui là même dont le sujet fait de bons films de comédie. Hihi.

La vérité, rien que la vérité : on ne fout rien au bureau. Même à 35 heures, on parvient à ne rien foutre. Bizarrerie occidentale, tous les salariés ont l'impression d'avoir un boulot monstrueux, en toute sincérité, et ils en perdent parfois le sommeil parce qu'ils savent qu'il ne réussiront pas à boucler le dossier à temps. Cela dit tous les salairés passent un quart de la journée à arpenter des couloirs à moquette bleue pour faire des photocopies et discuter à la croisée des chemins, un autre quart à parler au téléphone avec les collègues à propos du CE et du rendez vous déjeuné tous ensemble à 13 heures, un quart à fumer, un quart à passer dans les bureaux des autres pour prendre des nouvelles du petit dernier, un quart à tapoter son dossier lorsque le directeur est de passage, un quart sur Internet. Et c'est la fin de la journée. Un ensemble de tâches à effectuer qu'on n'effectue pas.
Et si je parlais de mon supérieur ? De celui qui passe l'après midi dans les couloirs et au téléphone et qui à 16 heures, soit deux heures avant la fermeture, s'en va complètement lessivé en disant qu'il est trop fatigué, qu'il jette l'éponge ? Celui qui n'a pas le temps de faire trois bricoles le matin quand je ne suis pas là et qui me laisse le tout ? Celui qui passe son temps à dire qu'il est débordé ?
Je ne l'aime pas celui là. Vraiment, je ne l'aime pas du tout.