dimanche 9 septembre 2007

cosmos


ça devait arriver. Un jour on se demande pourquoi les êtres humains sont au centre de tout, et pourquoi passe t-on nos vies à se regarder mutuellement, à se décrypter, à faire des histoires de nous, pour nous, avec nous ou contre nous, à polir des miroirs qui reflètent des miroirs à l'infini. Un jour on est décentré et tout parait ridicule. Quelle importance ? Cette putain de chapelle sixtine n'aurait pas plus de valeur que le bleu de la flotte, mais puisqu'encore une fois il s'agit de nous... Dieu comme nous nous aimons... Nous nous séduisons. Et comme face à un tableau d'art contemporain incompréhensible à la plupart de nos cadres mentaux par manque d'harmonie la plus élémentaire, les critiques et les amateurs s'efforçent de donner de la valeur à chaque oeuvre alors qu'elle n'en a, par elle-même, aucune, il faut désormais transorfmer l'art en posant une vérité une fois pour toute : l'artiste devrait donner lui-même la valeur de son tableau. J'aimerais maintenant voir écrit "ce tableau est prodigieux" sur les toiles les plus affreuses et les plus incompréhensibles qui peuplent les musées. Envolées les interprétations pompeuses et imbitables, envolée l'importance que l'on se donne dans le regard des autres, envolée l'artiste et que ne subsiste que l'objet. Que ne subsiste que la nature.
C'est un peu comme la musique électronique, la techno la plus pure et la plus trash : la chose et non le verbe, pas d'auteurs vraiment reconnus, rien que la pulsation. La pulsation dans un monde ailleurs.
Il faut être absolument pas humain.
Enfin, un petit message contre les soi-disant sulfureux écrivains passionnés par les "moins de 16 ans" : n'allez pas croire à vos tabous que vous interprétez vous-mêmes comme tels, les "tabous" sont des inventions faites pour qu'on en parle. Les jeunes personnes, les enfants, s'adaptent au monde qu'on l'on construit pour eux, ils n'ont pas une conscience étendue de tous les possibles, de ce qui pourrait être autrement, ou pas, des limites et de leurs propres désirs. Par respect et parce qu'on n'en a rien à foutre de vos fantasmes, ne parlez pas de consentement et même, puisque grâce à vos oeuvres vos exposez votre propre existence (un miroir de plus), il n'est pas nécessaire d'investir l'existence de ces jeunes gens.
Merde alors, y en a marre des fantasmes des autres. Gardez les !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Les fantasmes des autres sont ceux qui nourrissent les tiens. Ils sont aussi ton propre miroir.

hushhush a dit…

oui, je t'en prie, explique toi un peu plus... Le truc des fantasmes, des turpitudes de l'humanité, de la liberté, de l'inconscient, c'est comme les pulsions évoquées chez madame archet, ça me semble... un fantasme ! un fantasme sur les fantasmes. Il suffit de poser un fantasme pour qu'on ait l'impression d'avoir trouver l'envers du décors.

& a dit…

Tous ces gens semblent perdus. Totalement perdus. Ils ont perdu la clé de leur propre maison. Passer une heure à regarder du techno ou à écouter du Schnabel, c'est comme se percer un genou au pic à glace.