dimanche 17 janvier 2010

le temps des bâtisseurs

La vérité, rien que la vérité : il n'y a que cinq catégories de gens qui travaillent : les médecins, les professeurs en plein cours, les responsables de la sécurité dans l'exercice de leur fonction, les producteurs (agriculteurs, ouvriers), les caissières.
S'il n'y avait eu que ces choix professionnels le monde serait plus simple pour les écoliers en devenir. Par quelle perversité se fait-il que le gros du travail soit représenté par le secteur des services, je n'en sais fichtre rien.
Le spectaculaire, le phénoménal, le quasi indescriptible travail de bureau. L'unique, celui rend fou la moitié des quadragénaires en pleine crise du temps pésent. Celui là même qu'on accuse de n'avoir aucun sens, aucune vertue, celui là même dont le sujet fait de bons films de comédie. Hihi.

La vérité, rien que la vérité : on ne fout rien au bureau. Même à 35 heures, on parvient à ne rien foutre. Bizarrerie occidentale, tous les salariés ont l'impression d'avoir un boulot monstrueux, en toute sincérité, et ils en perdent parfois le sommeil parce qu'ils savent qu'il ne réussiront pas à boucler le dossier à temps. Cela dit tous les salairés passent un quart de la journée à arpenter des couloirs à moquette bleue pour faire des photocopies et discuter à la croisée des chemins, un autre quart à parler au téléphone avec les collègues à propos du CE et du rendez vous déjeuné tous ensemble à 13 heures, un quart à fumer, un quart à passer dans les bureaux des autres pour prendre des nouvelles du petit dernier, un quart à tapoter son dossier lorsque le directeur est de passage, un quart sur Internet. Et c'est la fin de la journée. Un ensemble de tâches à effectuer qu'on n'effectue pas.
Et si je parlais de mon supérieur ? De celui qui passe l'après midi dans les couloirs et au téléphone et qui à 16 heures, soit deux heures avant la fermeture, s'en va complètement lessivé en disant qu'il est trop fatigué, qu'il jette l'éponge ? Celui qui n'a pas le temps de faire trois bricoles le matin quand je ne suis pas là et qui me laisse le tout ? Celui qui passe son temps à dire qu'il est débordé ?
Je ne l'aime pas celui là. Vraiment, je ne l'aime pas du tout.