dimanche 22 avril 2007

Give me five ou j'ten colle une

Dans second life, je suis Einstein. J'espère que je vais pas merder.

Je n’avais… vraiment rien à faire.
Le matin il fallait encore compulser les angoisses et les milles petits tracas qui constipent à tous les coups. Je branchais la radio, ou la télé, c’était égal, je voyais les gens partir et je répétais « that’s good for you, that’s good for you ». A chaque fois que S. s’énervait, ça ne ratait pas. Il avait le monologue succinct et le langage toujours approprié :
- Alors ça, ça me troue le cul !
- That’s good for you, good for you
Une histoire de constipation, en somme.

dimanche 8 avril 2007

whatever people say I am

Réveille toi, ils sont déjà tous partis.

Suite d'une historiette paysanne....

Un matin qui ne dit rien, Léopold, le seul ami de Marin depuis que ce dernier l’avait sauvé de la rupture du tympan droit en clouant le bec de son perroquet baryton à l’aide d’un chewingum, Léopold donc, traîna son ventre nu jusqu’à l’étable de Marin qui poupounait Astrid.
« Marin ! Viens voir un peu !
- Si c’est pour me faire voir ta danse, non, j’ai pas envie ! » Parce que Léopold était danseur du ventre amateur. Bien qu’il eût le pli remuant et la hanche leste, ce n’était pas beau à regarder.
« Non, c’est pas ça ! Viens voir ! » Ils traversèrent le champ qui séparait leurs deux maisons.
« Voui, c’est là, viens, j’ai trouvé un truc ! » Et que ne fut pas la stupeur qui ne fut pas, lorsque Marin découvrit un vieux au pied d’un arbre. Non qu’il avait l’air d’une boule de papier mâché et re-mâché, mais il était loin de pouvoir se travestir en jouvencelle, pas même en junkie. Il avait la bouche borgne et l’œil baveux, tandis que le nez… il n’avait plus de nez. Des filons capillaires mal plantés lui servaient de chevelure, mais on ne saurait en avoir la certitude. Pour tout vêtement, il portait un complet incomplet de matelot des temps anciens, la chemise blanche horriblement lacérée, le pantalon brun taillé en short, les chaussures inexistantes, et un étrange maillot de bain féminin une pièce… Marin rôta pour faire sortir les éléments et tenta de poser la bonne question.
« Où que tu déniches des horreurs pareilles, hein, le gros ? Tu veux pas qu’on le télévisionne, desfois qu’il aurait une gnace ou un morback à lui ? Et puis d’abord, qu’est ce que tu veux que j’en façonne moi, de ce décharné ? Il pue hein ? Ah ça, il chlingue le port ou le moine, mais il chlingue !
- Il était là haut dans l’arbre, sans te mentir ! Je suis allé pour m’appuyer tout contre et voilà que le vieux me tombe dessus ! Ah ça, je faisais la gueule ! Mais après je me suis dit qu’il était pas mort et je suis venu te voir. »
Marin se grattait la tête qu’il avait ovale, ses yeux en dedans qui ne laissait rien paraître de sa bêtise, ses lèvres en dedans qui ne laissait rien paraître de sa gourmandise, ses joues en dedans qui ne laissaient rien paraître de sa goinfrerie, son front en dedans qui laissait tout paraître de la vacuité de sa boîte crânienne.
« Prends moi le bâton là, on va le frapper un bon coup pour voir ». Le danseur s’exécuta et ramassa un morceau d’un morceau d’environnement naturel. Marin pria pour ne pas commettre un meurtre, se promettant de se rendre dans le cas contraire, Minority Report à lui tout seul. Il voulut tâter la chose avant de se précipiter mais sa conscience lui intima l’ordre féroce de frapper le ventre un bon coup. Et vlan ! Patatra ! Putain de merde ! Il lui brisa une côte ! Et le vieux de se réveiller en glairant sporadiquement et en hurlant de douleur....

mardi 3 avril 2007

l'amour dans le coma

Nom de Dieu, qu'est ce que c'était bien.

C’est comme ça, une caresse. La caresse d’une vie. On négocie le temps et plein de choses qu’on voudrait oublier parce qu’on est courageux et citoyen, et puis les choses, et bien les choses elles vous rattrapent. C’est pas parce qu’elles sont perverses, c’est parce qu’elles font la caresse d’une vie. Ça vous endort, ça vous affleure, ça vous enveloppe et tout y passe, tous les grains de vous.
On attend et tout se met à disparaître. C’est pire alors.

C'est vrai.
La caresse d’une vie, c’est comme ça.